Chaque fois c’est la même rengaine, les questions se répètent, mortifères : qu’allez-vous faire ? Comment ? Avec qui ? Avec quel argent ? Quel est votre projet, votre propos, votre objectif ? Thèse, antithèse, synthèse, des centaines d’années de rabâchage chantées par les administrateurs des âmes nous pèsent. Hommes et femmes souvent nécessiteux de savoir à l’avance où ils vont pour ne pas oser se rencontrer, ni l’autre. Calcul, gains de temps, soif de reconnaissance prennent le pas sur les feux de la création. Nous savons, nous assénons et jouissons peut-être un peu. Nous couvons pouvoirs et intérêts. Sincérité, simplicité deviennent des paroles perdues. Nos oreilles n’entendent plus Gaïa qui souffre. L’eau, l’air, le feu nous le rappellent chaque jour. Malgré tout, avec ingéniosité, générosité et diversité, la nature continue, elle, de se donner sans compter. Au besoin, les titans se réveilleront pour une table rase et peut être recommencer.

Depuis l’exorde, des histoires se racontent, des liens se tissent, des amours se vivent en plein ou par moitiés. Nous, dans le courant. Avant-hier, «la mascarade du mauvais pas sous la rose» a rebattu les cartes. Alors, osons, essayons, confrontons, doutons ensemble pour mieux apprendre à ressentir et connaitre les mondes.

Aujourd’hui, de la persévérance ou de l’abandon, il sera question d’en être ou pas. « En être » de quoi, pourquoi, comment ? Déjà, simplement, être la soeur des pierres, des aubépines et des girafes. Sororité du monde, avant demain, s’incarner au son des tambours, tout aussi bien sorcière, gardienne et déménageuse.

— Jérémy Chabaud, août 2020

Cabane Georgina

2 chemin du mauvais pas
13008 – Marseille

visuel: Donka Mishineva