Alain Domagala

14.06

> 06.07.13

Le parcours d’Alain Domagala semble semé d’embuches. Ce sont les barricades qu’il dresse dans les installations résistantes qu’il élabore en labyrinthes intestins pour livrer un univers clair comme un de ses dessins. C’est un esprit pratique qui se présente ; la fonction d’une pensée en quelque sorte une désinvolture assurée de sa propre rigueur. Le dessin des futures pièces interdit d’en changer la pure fantaisie, conduit à l’intégral respect de l’oeuvre terminée comme à celle naissante. Le dessin est déjà un volume, le concept comprenait les trois dimensions.

C’est une bonne occasion de noter que le désordre n’est pas son fait. Ce qu’il appelle son stock s’applique aussi bien aux matériaux, soigneusement rangés jusqu’à produire en eux-mêmes, une pièce qu’il prend soin de mettre en image en bon gestionnaire. L’idée d’une sculpture ne peut plus échapper au dessin qui projète de fait une sculpture en devenir puisqu’elle intègre, sous cette forme et de facto, le magasin des projets de manière définitive.

Cette démarche amène l’enchaînement de la réalisation formelle de l’oeuvre dès la décision prise de la mettre en chantier sans l’alourdir d’hésitations ou d’imprécisions. Si les barrières et obstacles que Domagala pose dans ses travaux en éléments directeurs interviennent, avec une souplesse étrangement suggérée, c’est qu’ils engendrent eux-même un prolongement aux formes un dépassement vers un espace complémentaire. Un espace reconquis sur les surfaces et le temps. Peut-être même est-il allé chercher, quittant les écrans, mieux qu’une image, une projection inédite, une profondeur naturelle et universelle?

Bernard Plasse

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