DE JEUNE PEINTURE À JEUNE CRÉATION
1949 – 2023

Jeune Création est héritière de Jeune Peinture, créée en 1949 à l’initiative de Paul Rebeyrolle. Dès 1950, ce salon constitue une alternative aux circuits de reconnaissance du marché de l’art et des institutions publiques et propose de répondre à une pénurie des lieux de monstration ouverts aux jeunes artistes.
Entre le circuit culturel dominé par le parti communiste, la multiplication des galeries commerciales et les salons parisiens élitistes qui exposent essentiellement l’art abstrait, il manque un espace ouvert aux jeunes peintres de tendance plutôt figurative. En effet, un débat domine le monde de l’art à cette époque : la question de la figuration ou de l’abstraction en peinture.

« L’association de la Jeune Peinture » est officiellement créée le 9 mars 1953. Ce nom est conservé jusqu’en 1999.
Après la création de l’association, l’intérêt accordé à la Jeune Peinture s’accroît, le travail fourni et l’utilité de la structure sont de plus en plus reconnus notamment par la Ville de Paris qui décide d’installer, pour la première fois en 1954, le Salon au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Dans les années 1960, le Salon de la Jeune Peinture devient un instrument de lutte et reflète les débats politiques de cette époque. On note le retour d’une peinture plus engagée et militante comme en témoigne la «salle rouge pour le Vietnam» ou encore le thème du salon de 1969 «police et culture». Le salon de la Jeune Peinture s’ouvre aux nouveaux courants comme la Nouvelle Figuration et devient un lieu fédérateur pour les peintres de ce courant artistique tels que Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo, Pierre Buraglio, Henri Cueco, Jacques Monory, ou encore Bernard Rancillac. À la fin de l’exposition de 1969, le climat est difficile. En raison de clivages politiques fort, il n’y a pas d’élections et de nombreuses personnalités marquantes de la Jeune Peinture quittent l’association. De plus, le salon est menacé de disparition en raison de difficultés matérielles et en particulier la fermeture pour rénovation du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris qui laisse la manifestation sans locaux.

Jusqu’en 1980 et l’arrivée de la peintre Concha Benedito à la présidence (qui restera jusqu’en 1983 et amènera une restructuration de l’association), la Jeune Peinture connaît une crise identitaire, des questionnements sur la finalité du Salon et de nombreux problèmes internes.

En 1981, l’association participe à l’organisation et à la tenue des Etats-Généraux des arts plastiques.

Dans les années 1980, les comités, sous la présidence de Katerine Louineau, remettent en vigueur une sélection rigoureuse et le système du jury afin que la Jeune Peinture retrouve sa position, la qualité et le niveau qui ont fait d’elle une manifestation reconnue et indispensable. De plus, le fonctionnement est toujours démocratique, aussi bien pour l’élection des membres du comité d’organisation et de la commission de sélection, que pour le système de sélection des exposants, ou encore pour la prise d’une décision importante concernant l’exposition.

Face aux évolutions que connaissent les arts plastiques, se pose également la question de l’entrée des différents médiums au Salon. On voit également l’accueil d’artistes et collectifs étrangers de plus en plus nombreux (Japon, Québec, Italie, Allemagne, Etats- Unis, Autriche, Colombie, Corée, Danemark, Pologne…).

En 1999, Jeune Peinture devient Jeune Création. L’association avait déjà abandonné la mention de « Salon », sa dénomination était problématique. Il y a une sorte d’ambivalence dans l’identité actuelle de la manifestation qui est, par essence, un salon mais qui se rapproche, par ses choix, du concept d’exposition.

Aujourd’hui, Jeune Création est un des plus ancien et des plus importants collectifs d’artistes dans le monde. Fidèle à sa mission, Jeune Création perpétue à l’international l’émulation entre artistes, publics, collectionneurs, galeries et institutions publiques ou privées.