Transmission(s)

Loïc Blairon

21.05

> 21.06.13

La Mairie du 11e vous invite à découvrir les œuvres de Loïc Blairon, membre de l’association Jeune création, qui explorera l’architecture de la mairie. Vernissage le vendredi 17 mai.

Traversé par les tensions et les dynamiques établies entre les objets, le travail de Loïc Blairon convoque des rythmes, des rapports d’échelle et de matériaux pour construire des partitions méticuleuses ouvrant à la fois sur un langage opératique imaginaire et sur d’infimes accidents.

 

L’architecture d’une mairie d’arrondissement est faite pour impressionner. 
Celle de la mairie du 11e n’échappe pas à la règle. Dessinée il y a 150 ans par un architecte oublié, Etienne-François Gancel, fonctionnaire de la Ville de Paris, la Mairie du 11e s’affiche d’emblée comme le manifeste de l’architecture voulue par Napoléon III et Haussmann : isolé comme un fort, détaché par son parvis, le bâtiment municipal devient un point de départ, une matrice, à partir de laquelle d’autres mairies d’arrondissement seront édifiées par la suite.
Le bâtiment est donc destiné à être un catalogue, une modélisation de la mairie idéale, un moulage de l’intention esthétique et politique de l’époque, presque une « Mairie-témoin ». Mais cette épreuve initiale, ce premier tirage, qui sera d’ailleurs l’unique bâtiment construit par Gancel, n’est pas érigé pour rester un espace vide, un lieu vacant, un simple document de travail de l’architecte : il doit au contraire incarner sa fonction administrative et politique, être occupé. C’est ce vide bien rempli que viendront révéler Kirill Ukolov, Estrella Estevez et Loïc Blairon.

En disposant un ensemble de signes dans la cour ou en rejouant le décor, il s’agit de pointer une distance, un écart, une latence. 

Chaque matériau est ainsi passé au crible, chaque faille dévoilée et agrandie, chaque artifice débusqué et singé. Cette enquête tient son sérieux avant tout du registre du jeu : les détournements y deviennent des clins d’oeil, les apparitions des mises en scène.

 La principale motivation des artistes réside ici : trouver un terrain de jeu monumental, fixer les règles, engager la partie. Extrapoler les détails qui se nichent entre les pavés pour nous rapprocher du fantastique. Sculpter un espace invisible et le laisser s’éroder. Prendre l’espace par le petit bout de la lorgnette, comme David provoquait Goliath en le regardant de haut en bas. En somme, prendre à l’abordage la mairie du 11e et la faire voyager sans la déplacer.

Entrée libre du lundi au vendredi de 8h30 à 17h et jusqu’à 19h30

Cour de la Mairie du 11e

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