Fantôme – second volet

Exposition collective

04.03

> 02.04.17

D’une action de retranchement, d’un repentir, d’un voile, émerge parfois une trace, 
une silhouette, un fantôme.
Associant peinture, photographie, sculpture et vidéo, Fantôme s’intéresse aux décalages qui permettent de saisir l’entre-création ; ce moment où l’œuvre devait basculer, mais s’est figée au point où les histoires de sa création sont à portée de regard.

Ce qui peut être un simple événement pictural peut aussi être une méthode de travail dans l’élaboration de l’image. Car au-delà de 
la construction par aplats successifs de couleurs et de formes, c’est
 l’histoire inscrite sur chacune des strates constituées lors du processus de création d’une œuvre qui peut en être le point d’accroche une fois achevé. L’œuvre, qui se construit par recouvrements et rectifications successifs, laisse parfois sciemment perdurer les formes et les épaisseurs sous-jacentes.
Les matériaux et les supports de départ ont été retravaillés, voire parfois même abandonnés avant de servir à nouveau de départ à une autre forme qui les corrige : sauf qu’ici les étapes intermédiaires n’ont pas totalement disparu. Elles sont sur le point de disparaître. Mais l’imminence de cette disparition est devenue le substrat de la nouvelle forme qui l’empêche de s’effacer totalement. Cette double présence donne à la composition une insaisissable complexité où la forme finale est contingente de celles qui l’ont précédée.
L’image, l’objet, l’œuvre dont on prend connaissance est telle une succession de miroirs piqués réfléchissant une image composite faite de l’action des strates entre elles, un moment dont la généalogie est mise à nue, portée comme l’on porte les traits aléatoirement distribués d’aïeux que l’on a pas connus. Ainsi, ces processus de stratification chargent l’acte de création d’une inscription temporelle.
Porter un fantôme c’est porter un moment, une parcelle de temps écrasée, fossilisée dans le feuilleté des heures passées à l’atelier ; un moment qui s’écoule face aux regards.

Fantôme, Commissariat de Sarah Mercadante & Benoit Blanchard.

Sur une invitation de l’association Jeune Création.

Vernissage le samedi 4 mars de 15h à 21h
Avec : Baptiste Caccia, Laurence De Leersnyder, Julien Des Monstiers, Laura Gozlan, Mathieu Gruet, Benoït Maire, Aurore Pallet, Josue Z. Rauscher

Commissariat : Sarah Mercadante, commissaire d’exposition indépendante et critique d’art, Benoît Blanchard, artiste et théoricien.

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